Un voyage sonore collectif
Un système de multidiffusion immersif
pour une spatialisation du son improvisée.
Table des matières
Introduction
1 Scénographie
2 Un acousmonium en 8.1
3 Une spatialisation à la fois écrite et improvisée
4 Nature du son
5 Dramaturgie
Introduction
La volonté de construire un tel système est née de l’envie d’élargir à un plus grand nombre le Salon de Voyage immobile.
Le voyage immobile est un voyage auditif donné par une personne tenant deux enceintes portatives qu’il tourne corporellement autour d’un seul auditeur, chaque voyage étant personnalisé et destiné à une personnes unique s’effectuant dans un salon éphémère.
http://www.patrickguionnet.fr/Salon-de-voyage-immobile
L’idée a été d’ouvrir ces voyages à un nombre plus important d’auditeurs sans perdre la qualité de circulation sonore atteinte par les mouvements corporels des enceintes portatives lors des Voyages immobiles .
1 Scénographie
Nous voulions conserver une partie de la scénographie du Salon de voyage immobile, à savoir le parasol de marché.
Cet objet s’avère idéal pour déterminer une espace dans un espace plus large et procure un potentiel d’accroches conséquents tant lumineux que sonore.
De plus il permet de contenir le son et modifie l’acoustique d’un lieu, ce qui est très intéressant pour déterminer des zones sonores en vue d’une multidiffusion.
Des rangées de chaises sont positionnées dos à dos dans le sens de la largeur du parasol afin de créer une ambiance de salle d’attente de gare ou d’aéroport. Cette configuration nous permet d’installer un trentaine de personnes sous le parasol.
2 Un acousmonium en 8.1
Pour satisfaire l’idée de multidiffusion du son nous avons créer un véritable acousmonium en 8.1 constitué comme suit :
– 4 petites enceintes de faible puissance situées en hauteur à la verticale des spectateurs et fixées sur les baleines du parasol.
– 4 grandes enceintes de plus forte puissance situées aux 4 coins de l’espace dont 2 sont couplées à un sub-basse.
Ce système, cet acousmonium, est un véritable instrument de spatialisation sonore.
3 La spatialisation est à la fois écrite et improvisée
Ecrite :
Le son diffusé est une œuvre fixe, montée et enregistrée en amont.
La balance du son entre les petites et les grandes enceintes est calée.
Improvisée :
La circulation du son dans les 4 enceintes de forte puissance et du sub-basse se fait par le biais d’une pédale spéciale muni d’un joystick et manipulable en direct (pédale tout à fait particulière confectionnée aux Etats-Unis par un particulier).
Cette dernière permet de rendre l’improvisation de la spatialisation plus corporelle que si il elle s’effectuait par le biais d’un logiciel et d’un ordinateur.
Nous sommes plus ici de l’ordre d’une sensibilité dynamique, d’un doigté que d’une manipulation de valeurs numériques emprunte d’inertie.
4 Nature du son
Les sons utilisés sont liés au voyages proposés ou demandés :
Nous proposons actuellement 3 voyages :
Eau, Indes, Saut temporelle au début du vingtième siècle (prévision feu, air).
Nous pouvons aussi répondre à des commandes :
comme un portrait sonore d’un lieu, d’un événement (festival) ou tout autre proposition.
5 Dramaturgie
L’ensemble confère au public une sensation d’évasion intérieur.
La préparation :
Ce dernier est d’abord installé à la manière d’un hall de gare puis nous lui proposons de fermer les yeux ou nous lui demandons de mettre des masques de sommeil. Nous préparons ainsi les personnes à entrer dans une bonne qualité d’écoute.
Cette préparation reste ouverte et peut s’intégrer dans une dramaturgie plus large liée à un événement, une commande comme par exemple une visite guidée.
Des images auditives :
Lorsque nous écoutons un son notre cerveau construit une « image », une empreintes des sens liée aux sons entendus. Cette empreinte est d’autant plus « visible », puissante lorsque nous fermons les yeux.
Tout en étant collectif, ce voyage reste multiple, intérieur et très personnel.
Un espace transformé :
Il y a une forte sensation de perte de repère aussi grâce à la spatialisation du son qui transforme le lieu dans lequel se trouve le public. La notion d’espace est pervertie les murs disparaissent les dimensions changent, le son éclaire un espace fictif et mouvant.
Le public se perd alors progressivement, résiste au départ puis lâche prise dans une évasion intérieur profonde et flottante.